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Des pistes pour décarboner les villes moyennes

Parmi les 17 initiatives locales mises en avant figure celle de la centrale solaire photovoltaïque des Ponts-de-Cé (Maine-et-Loire), implantée sur une ancienne décharge impropre à d’autres usages.

Quatre étudiants proposent une batterie d’instruments pour les décideurs locaux. L’initiative cible les villes de moins de 200.000 habitants.

Et si la transition énergétique passait par les villes moyennes ? C’est ce que font valoir les quatre étudiants porteurs du projet Goéland, qui présente neuf pistes pour les aider à réduire leur empreinte carbone. Lucas Richard, Akim Viennet, Matthieu Ombrouk et Valentina Richard Romei ont répertorié les idées qui font bouger les transports, le bâtiment, l’énergie et la consommation.

« Tout a commencé lorsque j’ai rencontré Akim Viennet lors d’une réunion sur l’épargne éthique », se souvient Lucas Richard. Très vite, les deux étudiants, respectivement en commerce et en physique, se lancent dans un travail commun pour promouvoir l’écologie. Alors que le premier termine ses études, le second entame une année de césure. Début 2020, le groupe s’élargit et décide de se concentrer sur les villes françaises de 20.000 à 200.000 habitants. « Elles regroupent près de 25% de la population, mais connaissent un relatif déclin. Ces villes sont les grandes oubliées des travaux sur la décarbonation. Pourtant, elles recèlent un potentiel important en la matière », affirme Lucas Richard. 

17 villes modèles

Le train est lancé. Durant six mois, ils sollicitent les experts et épluchent des rapports, pour recenser les leviers à disposition des territoires. Pour retenir dix-sept initiatives réparties sur l’Hexagone. Le but : repérer des modèles à généraliser pour basculer sur un système plus vertueux. Comme à Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes), qui sert depuis 2012 mille repas bio par jour à des groupes scolaires. Ou à Lorient (Morbihan), où un moratoire sur les grandes surfaces permet de revitaliser le centre. « Des encadrants de l’Ecole normale supérieure et un géographe nous ont aidés dans ce travail d’identification », précise Lucas Richard. Les quatre étudiants participent également à des réunions mensuelles avec l’association The Shift project, qui les épaule sur la méthode.

En ressort un rapport de cent pages, dans lequel chaque solution proposée s’appuie sur un cas pratique associé. Et à chaque fois, les principaux objectifs sont mis en avant, tout comme les outils pour les atteindre. Exemple : afin de réduire les déplacements et limiter l’étalement urbain, les quatre étudiants proposent de s’appuyer sur les plans locaux d’urbanisme. Et s’intéressent au cas de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), qui prévoit dans son PLUi de supprimer des centaines d’hectares de zones à urbaniser. Autre proposition, dans le domaine de l’énergie : soutenir des projets ambitieux d’installation de toitures photovoltaïques, comme à Vienne (Isère). 

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Le territoire comme porte d’entrée 

Alors que chaque ville moyenne s’appuie sur un tissu régional particulier, proposer une batterie d’outils globaux s’avère complexe. « On s’est emparé d’instruments réglementaires comme le Plan Climat Air-Energie Territorial (PCAET) – qui décline sur le territoire les objectifs internationaux -, pour poser un diagnostic et un plan d’action communs », explique Lucas Richard. Mais sans exigence d’exhaustivité : « l’objectif est simplement de proposer un cadre, d’apporter une synthèse claire et accessible. » 

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Pour le jeune homme, qui s’est réorienté dans un cursus en économie sociale et solidaire, une chose est sûre : les territoires représentent une porte d’entrée « où naîtront les solutions pour la transition écologique ». « Beaucoup de réflexions y émergent. Certains élus locaux devancent les politiques nationales et montrent que des alternatives existent », avance-t-il. Prochaine étape : participer à un cycle de conférences pour promouvoir le projet Goéland, et sensibiliser d’autres étudiants.

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