Le gaz de schiste est une source d’énergie fossile, présente dans la roche mère appelée le « schiste ». Récemment, l’exploitation de cette ressource a connu un essor considérable, générant de nombreux débats sur ses conséquences écologiques. Dans cet article, nous aborderons les différentes étapes d’extraction du gaz de schiste ainsi que les impacts environnementaux qui en découlent.
La manne énergétique des gaz de schiste
Les réserves de gaz de schiste ont été découvertes il y a plusieurs décennies, mais c’est seulement dans les années 2000 que les techniques d’extraction ont permis leur exploitation à grande échelle. Aujourd’hui, la production de gaz naturel non conventionnel, comme le gaz de schiste, représente une part significative de l’approvisionnement en énergie dans certains pays, notamment aux États-Unis.
Le gaz de schiste présente plusieurs avantages en tant que source d’énergie. Il s’agit d’un hydrocarbure constitué principalement de méthane, qui contribue moins au réchauffement climatique que le pétrole ou le charbon lorsqu’il est utilisé pour produire de l’électricité. De plus, les réserves de gaz de schiste sont largement réparties à travers le globe, ce qui pourrait réduire la dépendance des pays importateurs vis-à-vis des régions productrices traditionnelles de gaz naturel.
Techniques d’extraction du gaz de schiste
L’extraction du gaz de schiste nécessite des techniques d’exploitation particulières appelées la fracturation hydraulique (ou « fracking ») et le forage horizontal. Ces procédés sont beaucoup plus invasifs pour l’environnement que ceux utilisés classiquement pour extraire le gaz naturel conventionnel.
La fracturation hydraulique
La fracturation hydraulique consiste à injecter sous très haute pression un mélange d’eau, de sable et de produits chimiques dans la roche mère afin de créer des fissures permettant la libération du gaz emprisonné dans celle-ci. Cette technique pose plusieurs problèmes environnementaux :
- Consommation massive d’eau : La fracturation hydraulique requiert des volumes importants d’eau douce, ce qui peut engendrer une raréfaction de cette ressource précieuse dans certaines régions où le gaz de schiste est exploité.
- Pollution des nappes phréatiques : Les fluides de fracturation contiennent des substances chimiques potentiellement nocives pour l’environnement et la santé humaine. Des fuites accidentelles peuvent contaminer les nappes phréatiques et rendre l’eau impropre à la consommation.
- Traitement des eaux usées : Après la phase d’injection, une partie des eaux de fracturation remonte à la surface et doit être traitée avant d’être réutilisée ou rejetée dans le milieu naturel. Il n’est pas toujours évident de garantir un traitement efficace et sans risque des ces fluides hautement pollués.
Le forage horizontal
Le forage horizontal consiste à creuser un puits en profondeur, puis à orienter la partie inférieure du puits horizontalement afin d’accéder à une plus grande surface de la couche de schiste. Cette technique permet d’améliorer la productivité des puits, mais elle peut également avoir des impacts sur l’environnement :
- Déstabilisation du sous-sol : Les forages horizontaux traversent plusieurs couches géologiques, ce qui peut provoquer des mouvements et des déstabilisations du sol. Dans certains cas, cela entraîne des séismes localisés et des affaissements de terrain.
- Fragmentation des milieux naturels : L’installation des plateformes de forage et la construction des infrastructures nécessaires à l’exploitation du gaz de schiste peuvent entraîner la fragmentation des habitats naturels et nuire à la biodiversité présente dans les zones concernées.
Les défis écologiques posés par l’exploitation du gaz de schiste
L’essor de l’industrie du gaz de schiste a soulevé plusieurs controverses, notamment en ce qui concerne son impact environnemental. Parmi les principaux enjeux écologiques, on retrouve :
- Les émissions de gaz à effet de serre : Bien que l’exploitation du gaz de schiste émette en théorie moins de CO2 que les autres sources d’énergie fossile, la fuite de méthane lors du processus d’extraction peut annuler cet avantage. En effet, le méthane serait environ 25 fois plus réchauffant que le CO2 sur une échelle de 100 ans.
- La pollution de l’air : Les activités d’extraction du gaz de schiste libèrent divers polluants atmosphériques, tels que les oxydes d’azote et les composés organiques volatils. Ces substances peuvent avoir des effets néfastes sur la qualité de l’air, la santé humaine et l’environnement.
- L’utilisation des terres : L’implantation des sites d’extraction nécessite souvent la déforestation et la destruction de zones naturelles qui servent d’habitats à plusieurs espèces animales et florales. De plus, ces installations entraînent également l’expansion des infrastructures routières et d’autres impacts indirects sur les écosystèmes.
Les enjeux écologiques liés à l’exploitation du gaz de schiste soulignent la nécessité de développer des alternatives plus durables pour répondre à nos besoins énergétiques croissants. Cela inclut notamment la promotion des sources d’énergie renouvelable et l’amélioration de l’efficacité énergétique au quotidien.