Essayez climatico
gratuitement pendant 1 mois

Les friches industrielles fleurissent dans le Nord

15 juillet 2021

Une prairie sur l'ancien site d'Arc international, à Arques. Photo Guillaume Lemoine

Plusieurs friches industrielles du Nord-Pas-de-Calais ont été fleuries temporairement par des prairies. Une façon de protéger la biodiversité en favorisant les populations d’insectes et de végétaux.

Planter des fleurs et des végétaux temporairement sur des friches soutient la biodiversité. Le constat semble évident, mais l’établissement public foncier (EPF) de Nord-Pas-de-Calais est le seul à développer cette approche originale. A l’origine, l’établissement détruit, dépollue et recycle des friches industrielles dans une démarche de zéro artificialisation nette. Et, après les avoir remises en état, les remet sur le marché. Or les friches sont nombreuses dans le Nord , qui a connu une activité industrielle intense au XXème siècle.

Des projets de plus en plus lents

Seulement, le processus peut prendre de longs mois, voire des années. « C’est de plus en plus long, parce que les collectivités locales ont moins d’argent, notamment pour construire de l’habitat social, mais aussi parce que les règlementations sont complexes » explique Guillaume Lemoine, référent biodiversité et ingénierie écologique de l’EPF : les projets doivent se conformer aux PLU, mais aussi aux SCOT etc.

Des friches se retrouvent ainsi abandonnées durant de longues années. Ce qui engendre de nombreux problèmes, notamment…de biodiversité non désirée.

Plantes envahissantes et espèces protégées

Ainsi à Lille, des espèces protégées se sont installées dans la friche de 23 hectares de Saint Sauveur, comme la linaire couchée ou le lézard des murailles. Ce qui compromet les projets de réhabilitation, qui patinent depuis quatre ans entre recours juridiques et élections municipales. Autour de Lyon, les cas de friches envahies par l’ambroisie, une plante très urticante, se multiplient. Des plantes envahissantes comme la renouée du Japon trouvent aussi sur ces terrains abandonnés un bon terreau pour proliférer, voire se propager aux jardins environnants.

Si des passereaux se mettent à y nicher, un chantier peut être bloqué jusqu’à la fin de la nidification. Alors l’ETF propose de planter des fleurs et des plantes qui favorisent une biodiversité horizontale, où se multiplient principalement insectes et plantes .

Redonner de la considération aux sites

« En plantant des prairies, j’empêche les poussières, les îlots de chaleur, je contribue à la biodiversité ordinaire, à la lutte contre le changement climatique. Et puis, je redonne de la considération au quartier », s’enthousiasme Guillaume Lemoine. Plutôt que des orties et des chardons, les riverains se projettent plus facilement dans une prairie fleurie.

C’est ce qui passé sur les sites d’Arc International, à Arques et Saint-Liévin : l’EPF a pris en charge les deux sites du groupes verrier.

«  On a retrouvé des super populations de papillons, de sauterelles, d’hyménoptères. Et même l’araignée argiope frelon rayée, qui n’est pas si commune en milieu urbain ».

La protection, même temporaire, de cette biodiversité est vertueuse en terme écologique parce qu’elle permet de soutenir les populations d’insectes dont le nombre faiblit à grande vitesse. Elle met aussi la lumière sur un sujet souvent négligé : celui de la faune et de la flore en ville. Pas moins de 123 espèces ont ainsi été identifiées sur le site de de Saint Sauveur à Lille.

Article rédigé en partenariat avec le Salon Produrable