Le carbone bleu fait son apparition dans les calanques de Marseille

Le carbone bleu, autrement appelé « carbone côtier », est un sujet qui suscite beaucoup d’intérêt depuis quelques années à travers le monde, et plus particulièrement en France. En tant qu’élément essentiel pour la préservation du littoral, la biodiversité et la lutte contre le réchauffement climatique, il prend une place importante dans les actions menées pour la protection et la valorisation des écosystèmes marins. Et cela se passe notamment dans les fameuses calanques de Marseille, situées entre la cité phocéenne et Cassis et qui font l’objet de diverses initiatives et mesures visant à préserver et renforcer leur richesse naturelle.

Qu’est-ce que le carbone bleu ?

Le carbone bleu désigne la capacité des écosystèmes côtiers – tels que les mangroves, les marais salants, les herbiers de posidonie ou encore les zones corallifères – à capter et à stocker du CO2 atmosphérique, participant ainsi à la régulation du climat mondial. Ce mécanisme naturel permet de retenir de grandes quantités de dioxyde de carbone au sein des écosystèmes, contribuant à réduire les impacts négatifs du réchauffement climatique.

Rôle crucial du carbone bleu dans les écosystèmes marins

Cette capacité de séquestration du CO2 par les écosystèmes côtiers, qui représente environ 25% de la capture mondiale du carbone, est essentielle pour l’équilibre écologique et une meilleure gestion des ressources naturelles. En effet, le carbone bleu contribue à la fois à :

  • Protéger les côtes contre l’érosion et les inondations grâce à la présence de plantes et d’animaux marins,
  • Favoriser la diversité biologique en offrant un habitat privilégié pour de nombreuses espèces animales et végétales,
  • Renforcer les ressources alimentaires et économiques locales, notamment pour la pêche et l’aquaculture,
  • Maintenir et développer le potentiel touristique lié à la beauté des paysages littoraux.

Le carbone bleu dans les calanques de Marseille : actions et défis

Les calanques de Marseille sont un lieu emblématique en termes de richesse écologique et de patrimoine naturel, mais elles sont aussi soumises à de multiples pressions humaines et environnementales qui menacent leur intégrité. Ainsi, face aux risques de dégradation de cette zone située à proximité d’une grande agglomération urbaine, plusieurs acteurs locaux se mobilisent pour mettre en place des projets et interventions destinés à valoriser le rôle du carbone bleu et à renforcer la résilience des écosystèmes côtiers.

Un enjeu de biodiversité et de protection du littoral

Dans le cadre du Parc national des Calanques, créé en 2012, diverses actions sont menées afin de préserver et restaurer les habitats marins indispensables au bon fonctionnement des écosystèmes enrichissant ainsi la quantité de carbone bleu.

  • L’une d’elles concerne la réhabilitation des herbiers de posidonie, une espèce endémique de la Méditerranée dont les vertus écologiques sont reconnues en matière de capture du CO2 atmosphérique.
  • Des programmes de suivis scientifiques sur les espaces naturels sensibles (ENS) sont également mis en place pour identifier et évaluer les zones les plus fréquentées par la faune et la flore locales, permettant d’adapter les mesures de gestion en conséquence.
  • Enfin, la mise en œuvre d’actions de sensibilisation et d’éducation à l’environnement auprès du grand public vient compléter ce dispositif, avec l’objectif de favoriser une prise de conscience collective du rôle fondamental joué par le carbone bleu dans la préservation des côtes méditerranéennes.

Soutenir la valorisation du carbone bleu grâce à des financements innovants

Les initiatives visant à promouvoir le carbone bleu dans les calanques de Marseille rencontrent toutefois plusieurs défis financiers, notamment en matière de mobilisation de fonds pour la mise en place des actions et de suivi des projets.

  1. Le recours aux mécanismes de financement innovants est donc envisagé, comme par exemple l’émission de titres carbone côtier permettant de générer des revenus issus de la vente des droits d’émissions de CO2.
  2. Les partenariats public-privé (PPP) sont également à considérer, afin de mutualiser les compétences et les moyens techniques et financiers des différents acteurs impliqués dans la protection du littoral marin.
  3. En outre, le développement de synergies entre les chercheurs, les décideurs politiques et les citoyens est encourageant pour assurer une meilleure concertation et coordination dans la gestion du carbone bleu au niveau local et national.

Ainsi, en œuvrant ensemble sur ces différents aspects – recherche scientifique, sensibilisation du public, valorisation économique et financement durable – tous les acteurs concernés peuvent contribuer à renforcer la préservation et la restauration des écosystèmes côtiers porteurs de carbone bleu, leur permettant de continuer à jouer un rôle crucial dans la lutte contre le réchauffement climatique et la protection de la biodiversité marine.