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Time for the Planet mise sur la construction

24 mars 2021

La Ferme des possibles à Stains, utilise des composants de Rainbow Ecosystem

Blocs de constructions biosourcés, clim’ à l’eau ou chaleur fatale. Les premiers projets présélectionnés par le fonds d’investissement citoyen font la part belle au bâtiment et à l’énergie.

Un peu plus d’un an après le lancement de Time for the planet, le fonds d’investissement citoyen, qui souhaite financer des projets économiques tournés vers les solutions climat, s’apprête à investir ses premiers deniers. Les six entrepreneurs à l’origine du projet, qui se sont lancés en 2019, ont déjà convaincu plus de 17.000 contributeurs. Et levé 2,7 millions d’euros, selon le principe d’actionnariat associé. Chaque euro investi donne droit  une action. Le projet s’est aussi entouré de parrains réputés, comme le scientifique Jean Jouzel, mais aussi le propriétaire de l’OL Jean-Michel Aulas. Lyon reste le point de gravitation du projet.

Ticket moyen de 150 euros

Si le ticket moyen des citoyens actionnaires est d’environ 150 euros, les investisseurs sont libres d’investir des sommes plus importantes. Le premier investisseur a ainsi apporté 200.000 euros. L’assureur Aviva a contribué à hauteur de 60.000 euros dans le cadre d’un concours. Le projet étant à but non lucratif, les investisseurs n’auront aucun retour sur investissement avant 10 ans. Plus que la rentabilité, c’est l’impact des projets sur le climat qui est recherché. Avec bientôt 3 millions d’euros à placer, Time For The Planet vient de dévoiler les 10 projets sur lesquels les premiers fonds pourraient être investis.

« Le processus de sélection répond à des critères précis. Les solutions doivent répondre aux problèmes principaux que nous avons identifiés, puis sont notées par nos évaluateurs» explique Arthur Auboeuf, l’un des six fondateurs, en charge de la communication. Près de deux milliers d’évaluateurs sont en train de scruter les innovations avant, éventuellement, de donner leur aval. Sur les 150 projets candidats, ces 10 premiers pourraient faire l’objet d’un investissement s’ils sont validés par les futures étapes du processus de sélection, dont un vote de tous les actionnaires en AG.

Une façade inspirée de la peau humaine

Parmi les secteurs privilégiés, l’isolation et la rénovation des bâtiments, ainsi que la construction, apparaissent prioritaires. Tout comme les enjeux autour de l’agriculture, du recyclage des déchets et de la production d’énergie.

Parmi les premiers projets potentiellement sélectionnés, Smart Panel se concentre sur les panneaux de façades pour les immeubles. Inspirés du biomimétisme et plus précisément de la peau humaine, ils permettraient aux bâtiments de réguler leur hygrothermie intérieure. Un résultat obtenu grâce à un fluide caloporteur circulant dans la paroi et dans le bâtiment, qui autorise une régulation naturelle de la température.

Toujours dans le secteur du bâtiment, la start-up Leviathan Dynamics réfléchit de son côté à une solution permettant de remplacer les gaz réfrigérants des climatisations par de l’eau. Même si la règlementation a évolué en Europe pour éliminer les plus polluants d’entre eux, ces gaz ont un impact énorme sur l’effet de serre (jusqu’à 11.000 fois plus que le CO2).

Construction bioclimatique

Enfin, Rainbow Ecosystems est spécialisée dans la construction de maisons bioclimatique. Plus exactement une start-up, puisqu’elle existe depuis 2013, l’entreprise produit en Ukraine des blocs de construction biosourcés, composés de bois, paille compressée, argile, sable, ferment naturel, chaux, chanvre, lin, roseaux. Rainbow Ecosystem propose aussi des maisons bioclimatiques clés en main.

Entre autres innovations originales, deux concernent les transports : un véhicule électrique super léger, conçu par la société Avatar Project, et des voiliers cargos géants pour limiter les émissions liées aux transports.

Plusieurs projets préselectionnés se concentrent sur l’énergie.  C’est le cas de Packgy, avec son procédé thermique permettant de récupérer de l’énergie et de la stocker. Ou encore d’Entent, qui développe une technologie permettant de valoriser la chaleur fatale à partir de 60°C. Aredox se concentre pour sa part sur le stockage de l’énergie sans métaux rares. Vesta envisage d’accélérer le processus de captation de CO2 de l’océan pour le transformer en roche, grâce à l’olivine. Enfin, la start-up Seanairgy développe  des carburants sans énergies fossiles grâce à l’hydrogène et le vent marin.

Le projet devrait bénéficier d’une nouvelle campagne de publicité « pro bono » offerte par JC Decaux dans les prochaines semaines, mais cette fois-ci à l’échelle européenne.