L’agrivoltaïsme : une solution innovante face au changement climatique

Le changement climatique est aujourd’hui un enjeu majeur pour notre planète et nous oblige à repenser nos modes de production et de consommation d’énergie. Dans ce contexte, l’agrivoltaïsme se présente comme une solution prometteuse pour concilier à la fois la production agricole et la production d’énergie renouvelable. En effet, cette approche innovante consiste à associer des panneaux solaires photovoltaïques avec des cultures ou de l’élevage sur une même parcelle.

Un concept qui répond aux défis de la transition énergétique et alimentaire

Face à la nécessité de réduire notre dépendance aux énergies fossiles, les énergies renouvelables apparaissent comme une alternative incontournable. Parmi celles-ci, le solaire photovoltaïque connaît un essor important, notamment grâce à des avancées technologiques permettant d’améliorer leur rendement et de réduire leurs coûts.

D’autre part, le secteur agricole doit faire face à des défis nombreux et complexes liés notamment aux impacts du changement climatique, à l’accroissement de la demande alimentaire mondiale ou encore aux attentes sociétales pour une agriculture plus respectueuse de l’environnement.

C’est dans ce contexte que l’agrivoltaïsme trouve toute sa pertinence en offrant la possibilité d’optimiser l’utilisation des terres agricoles et d’accélérer le déploiement du solaire photovoltaïque, tout en limitant les impacts négatifs sur l’environnement.

Les avantages de l’agrivoltaïsme

Pour les agriculteurs

L’agrivoltaïsme présente plusieurs intérêts pour les exploitants agricoles :

  • Diversification des revenus : la vente de l’électricité produite par les panneaux solaires permet aux agriculteurs de bénéficier d’une source de revenus complémentaire. Cela peut notamment leur offrir une plus grande résilience face aux aléas climatiques.
  • Favoriser l’adaptation de certaines cultures au changement climatique : la mise en place de panneaux solaires offre la possibilité de jouer sur la température et l’humidité sous les panneaux, ce qui peut aider certaines cultures à mieux supporter les conditions climatiques extrêmes (sécheresses, canicules…).
  • Optimisation de l’espace : dans certains cas, il est possible d’implanter des panneaux solaires sans réduire significativement la surface cultivable ou sans impacter les rendements.

Pour la filière énergétique

L’agrivoltaïsme offre également des atouts importants pour la transition énergétique :

  • Accélération du déploiement du solaire photovoltaïque : en associant la production d’énergie aux terres agricoles, l’agrivoltaïsme favorise le développement du solaire photovoltaïque et participe ainsi à la diversification du mix énergétique.
  • Production locale d’énergie renouvelable : l’agrivoltaïsme permet de créer des synergies entre les territoires et les acteurs locaux en impliquant directement les agriculteurs dans la transition énergétique. Le partage des revenus générés peut constituer un levier pour dynamiser les économies rurales.

Pour l’environnement et la biodiversité

Le développement de l’agrivoltaïsme s’accompagne également de bénéfices environnementaux :

  • Protection des sols et de la biodiversité : en limitant les conflits d’usage entre agriculture et panneaux solaires, l’agrivoltaïsme contribue à préserver les ressources naturelles. De plus, certaines expériences montrent que l’installation de systèmes agrivoltaïques peut favoriser la biodiversité en créant de nouveaux habitats pour la faune et la flore.
  • Réduction des émissions de gaz à effet de serre : en participant au développement des énergies renouvelables et en diminuant les besoins en énergie fossile, l’agrivoltaïsme contribue indirectement à la lutte contre le réchauffement climatique.

Les différents types d’agrivoltaïsme

Il existe plusieurs formes d’agrivoltaïsme, en fonction des spécificités de chaque projet :

  1. L’agrivoltaïsme fixe : il s’agit de panneaux solaires installés directement sur les terres agricoles ou sur des bâtiments (serres, hangars…). Les panneaux sont généralement orientés de manière à maximiser la production d’énergie tout en limitant l’ombrage sur les cultures.
  2. L’agrivoltaïsme mobile : dans ce cas, les panneaux solaires sont montés sur des structures mobiles qui se déplacent au-dessus des cultures selon un cycle journalier ou saisonnier. Cette solution permet de moduler l’ombrage en fonction des besoins et de préserver au maximum les rendements agricoles.
  3. L’agrivoltaïsme intégré : cette approche consiste à replanter des cultures directement sous les panneaux solaires, en respectant certaines conditions d’aération, d’irrigation, etc. Il s’agit généralement de plantes nécessitant peu de lumière (aromatiques, légumineuses, etc.).

Les défis et limites de l’agrivoltaïsme

Malgré ses nombreuses potentialités, l’agrivoltaïsme doit encore faire face à plusieurs défis pour se généraliser :

  • Rendements agricoles : si certaines expériences d’agrivoltaïsme ont montré des résultats encourageants en termes de rendements agricoles, il est nécessaire de poursuivre les recherches et les développements pour mieux comprendre les interactions entre les panneaux solaires et les cultures.
  • Complexité technique et économique : l’agrivoltaïsme requiert des investissements importants et une expertise spécifique dans le domaine du solaire photovoltaïque. Les agriculteurs doivent notamment appréhender les aspects liés à la production d’énergie, aux contraintes techniques (ombrage, poids des structures…), ou encore aux dispositifs de financement et de tarification de l’électricité produite.
  • Régulation et gouvernance : le développement de l’agrivoltaïsme nécessite un cadre réglementaire adapté pour concilier les impératifs de production énergétique et les enjeux agricoles. Des questions se posent également sur les modalités de répartition des revenus issus de la vente de l’électricité entre les différents acteurs concernés.

En conclusion, l’agrivoltaïsme offre des perspectives intéressantes pour s’adapter au changement climatique en conjuguant les enjeux énergétiques et alimentaires qui lui sont liés. Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour lever les freins et permettre à cette approche innovante de se généraliser et de participer pleinement à la transition écologique.